Voeux du maire : les gilets jaunes s'y invitent, Gazay ne cite pas leur présence
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- Publication : vendredi 18 janvier 2019 23:42
Vendredi 18 janvier, cérémonie des voeux du maire à la population. Gazay fait applaudir tout le monde, Barthélémy, les jeunes, les vieux, ses élus, son administration, pas une seule fois il ne prononce les mots de "gilets jaunes" qui étaient pourtant présents dans la salle. C'est le seul élément notable de cette soirée.
Pour le reste, une manifestation poussive, sans imagination et sans modernité, style voeux d'un village du centre de la France dans les années 80.
A qui la faute ? Une directrice de cabinet vieillotte ? Une responsable de la communication sans inspiration ? Le maire qui impose un look proche du sien ? Les trois à la fois ? L'enquête est ouverte.
Un peu moins de 400 personnes présentes : 250 places assises qui prennent les trois quart de l'espace qui reste devant la tribune, entre 130 et 150 debout dont une trentaine de gilets jaunes. A l'exception du haut de la haute administration et le personnel de service, quasiment pas d'agents du service public. Un seul maire présent, la maire de La Penne sur Huveaune.
Une manifestation poussive, sans imagination et sans modernité
Les gilets jaunes accueillaient le public devant l'entrée de l'Espace des Libertés. Ils sont rentrés en dernier pour s'installer au fond de la salle. Impossible de les manquer mais Gérard Gazay dans un discours de 40 minutes a réussi l'exploit de ne pas les citer une seule fois, de ne pas noter leur présence et de ne pas les saluer publiquement.
Il a pourtant évoqué "le climat social difficile, l'exaspération populaire", pour vite conclure sur "les violences inadmissibles".
Un début de discours de Gérard Gazay lent, lourd, sans enthousiasme. Il sollicite très souvent les applaudissements de la salle qui lui répond avec la même ferveur que celle qu'il déploie sur la scène.
Il faut dire que la tâche est ardue puisqu'il veut s'attacher à faire la démonstration que 2018 a été une année merveilleuse dans la mise en oeuvre de la politique municipale. Bien sûr il ne convainc personne, mais même lui ne parvient pas à y croire.
Un discours lent, lourd, sans conviction
On a donc droit à la litanie des formules toutes faites qui s'étalent toute l'année dans "L'AJJ" : les équipements sportifs remis à neuf, les écoles rénovées, la voirie refaite, les commerces qui poussent partout, les seniors bichonnés, la culture renaissante, etc, etc, ...
Quand on met en face les photos publiées par Mèfi ces derniers jours (banCs cassés, filet de pêche à la place des filets de tennis, commerces fermés, conteneurs à ordures non vidés, poubelles non ramassées, espaces publics à l'abandon, ...), on comprend que la conviction du maire ne peut pas y être.
Pour conclure ce premier temps, parce que tout le monde avait déjà compris que le discours ne suffirait pas, un film documentaire reprenait les réalisations de 2018 en images. Entre "la réclame" de la mère Denis des années 70 et le documentaire de propagande soviétique des années 60. Aussi crédible que le discours, sauf que le vide crevait l'écran.
Après ça, le maire se lançait, avec la joie rayonnante de Mandanda quand il va chercher le ballon au fond des filets, dans l'annonce des projets pour 2019.
La joie rayonnante de Mandanda
Impression de déjà vu, déjà entendu. Des annonces utilisées depuis 4 ans, sans aucune variation. On va réhabiliter le centre ville (entendez on va refaire 300 mètres de chaussée entre l'Horloge et le bout de Loulou Delfieu). On va faire du développement durable (entendez on va changer quelques ampoules et on va modifier quelques matériaux du mobilier urbain). On va manger "local" dans nos cantines scolaires (entendez on va essayer d'atteindre les 20% de produits achetés sur notre territoire).
On nous ressert le Vatram et, le plus fort, on annonce le "pôle éducatif des Passons" qu'on nous a déjà vendu en 2015-16-17-18. Mais cette fois la formule est splendide : "2019 sera l'année du ... lancement ... des études ... approfondies". Fallait oser la trouver ! Et enfin la promesse la moins crédible : en 2019, Aubagne va être propre (on pense qu'on va disputer le "balai d'or" à Marseille !).
Un discours ponctué, à au moins 4 ou 5 reprises, d'un affectueux "Ma chère Sylvia". On sent bien que les prochaines municipales risquent d'être très difficiles et qu'il va avoir besoin de tout et de tout le monde.
Une cérémonie des voeux qui sentait la fin pour l'équipe municipale et un maire qui donnait à voir un élu usé, dépassé et sans avenir.
Antoine Monticellu